Dans le bouquet de la mariée, sur les tables, sur l’arche de cérémonie… Les fleurs sont partout dans un mariage. Elles se suffisent parfois même à elles-mêmes pour décorer le lieu de réception. Mais derrière les pivoines, les oeillets et autres gypsophiles se cache une filière horticole ultra-polluante… On vous explique pourquoi et comment les fleuristes s’engagent pour des fleurs plus responsables.

La France est le 5ème importateur de plantes et de fleurs au monde, avec 85% des fleurs utilisées venues de l’étranger. Importées depuis les Pays-Bas, le Kenya, l’Équateur ou encore l’Amérique du Sud, elles sont souvent cultivées sous serres chauffées et dans des conditions de travail déplorables. Les fleurs sont fragiles : elles ne poussent pas partout ni tout le temps. Mai pour booster leur production, les horticulteurs peu scrupuleux les gavent de produits chimiques et de fertilisants dangereux pour la planète, les animaux et la santé.

Cette culture intensive génère une surconsommation d’eau, d’énergie et d’énormes émissions de CO2 liées au trafic aérien. Par exemple, le Royal Flora Holland se targue de vendre aux enchères plus de 20 millions de fleurs chaque jour, dont une importante partie de la production de française, parfois achetée par... des français.

Car en France, ces dix dernières années, 40% des entreprises de production horticoles ont fermé leurs portes. L’offre est limitée et coûteuse pour les artisans fleuristes qui n’ont parfois d’autres choix que de se tourner vers l’importation. Pourtant, ils sont de plus en plus nombreux à s’engager pour un artisanat éthique et respectueux de l’environnement.

Proposer de la fleur française c’est possible. Plante Bleue, MPS, Charte Qualité Fleurs : plusieurs labels ont vu le jour dans l’Hexagone pour que les fleuristes puissent identifier les horticulteurs et pépinières français responsables. Lorsqu’ils sont contraints d’aller chercher des fleurs à l’étranger, les fleuristes raisonnés font le choix du commerce équitable. Le mouvement Fairtrade / Max Havelaar garantit l’exclusion de produits dangereux ainsi que l’amélioration des conditions de vie, la formation et l’éducation des ouvriers. Reste la problématique du bilan carbone lié au transport… 

Le Collectif de la Fleur Française, lui, rassemble dans son annuaire des artisans adeptes du Slow Flower qui utilisent à minima 50% de fleurs françaises, locales et de saison. La société Clayrton’s a elle aussi créé récemment le label “fleuriste écoresponsable” qui répond à un cahier des charges précis en matière d’achats, de consommation d’énergie et de gestion des déchets.

Si vous cherchez un fleuriste écoresponsable, comme pour chaque prestataire que vous rencontrerez, on vous conseille de poser des questions. Interrogez votre artisan fleuriste sur l’origine de ses fleurs et assurez-vous qu’il respecte leur saisonnalité. Pour les compositions florales, optez pour de la mousse biodégradable ou mieux : choisissez un fleuriste qui pratique le No Foam (sans mousse). 

Enfin, intéressez-vous à son engagement en tant qu’artisan plus largement : les fleuristes responsables ont tendance à agir également en limitant leurs stocks pour éviter les pertes, en compostant leurs déchets et en réduisant leur utilisation du plastique au minimum.

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Crédits : Anne-Sophie Benoit - Alejandra Loaiza - Emma Gli